Depuis que l’offre VTTAE se démocratise, c’est un acquis : les systèmes les plus performants proposent différents modes d’assistance à choisir par commande au guidon, du plus sobre au plus puissant.
C’est notamment le cas des assistances Bosch, proposant quatre niveaux : Eco, Tour, Sport et Turbo, les biens nommés. Une donne qui évolue avec le mode Bosch eMTB dévoilé ces jours-ci.
Explications et premières impressions venues du terrain > VTTAE.fr vous en dit plus sur cette évolution intéressantes à certains égards…
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Jusqu’à présent
La subtilité se situe autour de la manière avec laquelle l’assistance délivre sa puissance. Les modes Eco, Tour, Sport et Turbo actuels offrent une aide relativement constante à partir du moment où elle se déclenche.
On entend par là que si l’on ne change pas de mode, le moteur fournit un niveau d’assistance grosso-modo similaire, quels que soient la force et/ou la vitesse à laquelle on sollicite les pédales.
Le mode Eco offre une assistance intéressante à faible rythme, mais il faut monter dans les modes au fur et à mesure que l’on forcit l’allure. Même constat à l’inverse : le mode Turbo se déclenche de manière violente lorsque l’on roule sans attaquer.
Avantages / inconvénients
L’avantage d’un tel comportement est de procurer le fameux effet boost que certains apprécient. Un simple coup de pédale en mode Turbo permet une accélération fulgurante. Un peu comme on se prête au jeu d’accélérer de manière abusive avec une voiture puissante, pour en mesurer les capacités.
Mais les inconvénients à ces modes “constants” ne manquent pas. La puissance instantanée du mode Turbo n’est pas toujours évidente à dompter : on peut se laisser surprendre en forte côte et dans les zones scabreuses, où le cabrage intempestif et/ou la perte de motricité peuvent handicaper.
“Effet boost, maestro du changement…”
À contrario, la faiblesse des modes les plus sobres peut porter préjudice lorsque, face à l’imprévu, la puissance serait nécessaire l’espace d’un instant pour franchir, se rééquilibrer, ne pas s’arrêter. La motorisation semble alors un peu creuse…
Jusqu’à présent, pallier à ces comportements nécessitait d’être un maestro du changement de mode grâce à la commande au guidon, ou bien de développer tout un bagage technique particulier à la pratique du VTTAE…
Nouvelle approche
Le mode d’assistance Bosch eMTB s’attaque à ça. Très concrètement, il remplace le mode Sport que l’on connaissait jusqu’à présent. Il fait la passerelle entre les modes Tour et Turbo qui l’encadrent.
Pour ce faire, le niveau d’assistance qu’il délivre n’est plus constant, mais évolutif. Il s’adapte aux puissances et cadences du pilote, mesurée par les capteurs du système, pour ajuster la prestation du moteur.
À faible allure, l’assistance équivaut à celle du mode Tour. Si l’on force le coup de pédale, elle progresse, jusqu’à être aussi puissante que le mode Turbo, lorsque le pilote s’emploie lui aussi de manière importante.
Sur le terrain…
À l’usage, il suffit d’une petite expérience pour s’en convaincre : pédaler tranquillement en mode Tour, puis passer en mode eMTB : on ne sent aucun gain d’assistance, les deux sont bien équivalents.
S’employer ensuite à développer une belle puissance au pédalage. On sent l’assistance grandir avec notre propre coup de pédale toujours plus vigoureux. Jusqu’à un certain point où, si l’on passe en mode Turbo, on ne ressent à nouveau pas d’à coup. L’assistance s’y est bien accommodée d’elle-même.
La prestation du mode Bosch eMTB se rapproche de ce que le Nyon, solution haut de gamme de la marque, permettait jusqu’à présent avec son option de personnalisation des modes d’assistance. Ici, la calibration du mode eMTB va plus loin, et affranchit de paramétrer quoi que ce soit. Tout est fait de manière automatique.
Première expérience
Un mode que l’on a mis à l’épreuve une journée durant, à l’occasion du Bosch eMTB Challenge de Riva Del Garda. Une virée VTTAE de 40km et 1300m de D+/- entrecoupée de secteurs à propos, spéciales montantes et descendantes, pour mettre les différents modes à l’épreuve.
En côte, tant que le terrain reste roulant et la pente tranquille, rien ne vaut le mode Eco pour favoriser l’autonomie de la batterie. Quelques passages en mode Tour suffisent pour ne pas rester scotché dans la pente et progresser à allure raisonnable.
Tout en finesse…
Lorsque le terrain devient scabreux, le mode eMTB s’affirme. Outre le placement du pilote sur le vélo, l’intensité de l’effort déployé par les jambes entre en jeu pour motricer sans cabrer. Attitude zen et souple pour monter au train, coup de rein pour franchir, sans subir d’à-coup ou de manque d’assistance.
On profite de la puissance du mode Turbo, sans ses coups de boutoirs. Le rendu est très proche de ce que l’on peut connaitre sur un vélo traditionnel. On retrouve une certaine facilité de gestion de la propulsion, notamment dans toutes les situations de franchissement et de pédaler/freiner.
“Comme une boite auto : pied au plancher !”
D’autant plus qu’à contrario des autres modes, le mode Bosch eMTB est configuré pour débuter l’assistance plus tôt : dès la cadence de 20 tours/minute nous dit-on. Noté sur le terrain, il débute effectivement de manière plus souple et plus précoce que le mode Turbo. Une vraie aide au démarrage en côte !
Plus haut, il permet de compter sur l’assistance comme sur une transmission automatique de voiture : pour accélérer > pied au plancher ! La puissance est là dans l’instant.
Retour du coup de rein…
À ce propos, une des techniques de franchissement à VTT consiste à faire usage du fameux coup de rein. Cette petite impulsion, qui met à profit la transmission pour générer un petit surplus de vitesse et passer outre l’obstacle.
Jusqu’à présent, l’assistance électrique pouvait avoir tendance à lisser ces initiatives bien connues des VTTistes traditionnels. Réactif et fidèle aux sollicitations du pilote, le Mode eMTB remet cette technique au goût du jour.
Franchissement de marche, de coup de cul, de raidars, d’épingle serrée à la montée… Relance en sortie de virage en asseyant le vélo pour profiter de l’appuis… Autant de cas de figure où la technique traditionnelle reprend le dessus.
Rapprochement en vue ?!
D’une manière plus générale, l’apparition du mode Bosch eMTB est un pas vers le rapprochement entre VTT traditionnels et VTTAE. Du moins dans la pratique, puisque les sensations et la nature du bagage technique à développer pour en tirer parti sont proches.
Avec ce mode, le niveau d’assistance suit désormais l’effort du pilote. Il est toujours présent, mais l’intensité et donc la consommation va de paire avec celle, physique et personnelle, de l’humain au commande. Plus de risque donc de subir quelconques écarts entre les deux, parfois synonymes de perte de contrôle la fatigue venant.
“Un mode pour prendre de bonnes habitudes…”
En facilitant l’accès à la puissance et sa maîtrise, tout en l’asservissant de manière plus évidente à la prestation du pilote, le mode Bosch eMTB montre un visage plus naturel. Joli pari que celui de concilier puissance et maîtrise, accessibilité et sportivité.
Très certainement un mode qui incite à prendre de bonnes habitudes. Pas nécessairement en vue de performance à l’état pur, mais bien en matière de maîtrise, de consommation et de technique de pilotage plus en rapport avec l’environnement qui nous entour. Une bonne chose pour se fondre avec d’autres vélos, traditionnels.
Pour qui ?!
On le comprend, mon enthousiasme au sujet du mode Bosch eMTB provient de sa proximité avec la pratique du VTT traditionnel. Ceux qui ont appris à piloter sur ces montures sans assistance, et qui ont développé un certain bagage technique, peuvent s’y retrouver.
À contrario, ceux qui viennent de la moto, et retrouvent dans le VTTAE toutes leurs sensations passées, notamment la traction des bras que procure la motorisation, seront plus circonspects. Ils continueront à faire usage des modes Turbo et Tour qui restent disponibles.
Les débutants, quant à eux, trouveront dans le mode Bosch eMTB, une aide à la gestion de l’assistance intéressante. Moins besoin de changer de mode, l’électronique le fait pour eux. Plus de surprise lorsqu’il s’agit d’utiliser la pleine puissance, sa mise en oeuvre est adoucie.
Où, quoi, quand ?!
Pour profiter du mode Bosch eMTB, il suffit d’une mise à jour logicielle. Aucun nouvel équipement matériel nécessaire. L’opération de re-programmation se fait en magasin, chez les concessionnaires agréés Bosch.
Ce sont eux qui, habilités à ce type d’intervention, ont la charge de mettre à jour l’électronique du système. Une opération disponible au mois de juillet. Rendez-vous est pris !
Présentation du mode Bosch eMTB sur le site de la marque :
https://www.bosch-ebike.com/fr/actualites-et-articles/actualites/no-trigger-le-nouveau-mode-emtb/