Moustache Samedi 26 Off – Le VTTAE pour les jeunes ?!

Depuis quelques temps, l’assistance électrique bouscule nos habitudes. Autonomie, capacité, facilité… Des arguments qui sonnent aux oreilles des “grands” > Et pourquoi pas à celles des jeunes aussi ? Le VTTAE a autant d’arguments pour convaincre chez les petits.

C’est ce que VTTAE.fr a voulu vérifier à travers l’essai peu commun du Samedi Moustache 26 Off. On a donc confié le modèle junior de la marque française à Simon, jeune pilote émérite que l’on apprécie particulièrement pour son application.

Avantages et limites du vélo comme de l’expérience, voici ce que l’on peut retenir de ces quelques semaines riches en enseignement. Alors, l’assistance électrique pour les jeunes : bonne ou mauvaise idée ?!

 


Temps de lecture estimé : 8 minutes


 

Au sommaire de cet article :

 


Moustache samedi 26 Off

[cbtabs][cbtab title=”Prix”]2299 euros[/cbtab][cbtab title=”Poids”]18,96kg (vérifié, taille XS, sans pédales, pneus d’origine, montage en chambres à air)[/cbtab][cbtab title=”Fiche produit”]http://www.moustachebikes.com/samedi-26-off.html[/cbtab][/cbtabs]

La question de l’assistance électrique pour les jeunes a beau se poser, encore faut-il disposer du matériel ad-hoc ! Pour l’heure, l’offre du marché français se compte grosso-modo sur les doigts d’une main. Une question se pose notamment : à partir de quel âge ?!

Chez Moustache – marque spécialisée dans le vélo à assistance – l’idée se concrétise avec le Moustache Samedi 26 Off : semi-rigide équipé de roues en 26 pouces, taille XS conçues pour les jeunes de 1m35 à 1m50…

Soit un accès à l’assistance électrique autour de huit/dix ans, en fonction des gabarits. Et à cet âge, voici comment la marque entend répondre aux attentes…

* Cliquer sur les images de la galerie ci-dessous permet de profiter de leurs commentaires en légende 😉

En somme, un vélo relativement simple, mais dont les éléments essentiels sont pensés pour une première approche réussie de la pratique.

 

 

Notre testeur pour l’occasion

Simon, notre testeur émérite, n’en est pas à sa première expérience à vélo. Pour tout vous dire, je le connais même depuis plusieurs années. Il est parmi les plus talentueux, assidu et appliqué de l’école VTT locale, que je suis et encadre à l’occasion. Il est d’ailleurs entre deux groupes : très fort dans le sien, pas encore assez grand pour passer dans le suivant.

L’intérêt de l’expérience à assistance électrique est toute trouvée : peut-elle lui permettre de suivre les grands ? Prendre des roues qu’il ne peut suivre habituellement ? Lui permettre d’entrevoir ce que l’avenir lui réserve ? Lui offrir un statut intermédiaire qui corresponde à son profil ? 

Dans tous les cas, il s’agit d’un jeune au pilotage déjà bien aiguisé et à l’application remarquable. Il ne rechigne pas à pédaler, comme il ne rechigne pas à se lancer dans de long match de tennis. Dans les deux cas, pour peu que ça lui offre l’opportunité de profiter de ses qualités techniques : les beaux gestes, aux bons moments.

 

 


L’expérience

La situation de Simon a donc une incidence directe sur l’essai en lui-même. Il est habitué à rouler en Enduro, sur un tout-suspendu qui lui permet certaines excentricités. Autant dire qu’entre ses mains, le Moustache Samedi 26 Off évolue en partie dans son registre, et en partie au delà. L’occasion pour nous de saisir les capacités et les limites, de la monture et de l’expérience.

L’occasion aussi d’encourager un jeune à s’appliquer et s’impliquer dans un projet qui a du sens. Pour Simon, mettre en valeur la qualité de ses observations, analyses et réflexions. Cet article voit le jour, aussi et surtout, parce qu’en la matière, ses retours sont logiques, pertinents, bien sentis… C’est la corrélation entre ce que j’ai observé dans une posture de moniteur et ce qu’il en dit, que l’on synthétise ici. Voyons plutôt !

 

 


Le vélo, en détail

* Cliquer sur chaque onglet ci-dessous permet de découvrir les propos spécifiques à chaque situation 😉

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[cbtab title=”Motorisation”]

“Au début je ne voulais pas vider la batterie donc je mettais les 3/4 du temps en éco, mais quand j’ai découvert son autonomie, le mode tour a pris la relève. C’est vrai j’ai beaucoup rigolé avec le mode turbo”. Ces mots de Simon résument bien l’usage des modes d’assistance qu’un jeune peut en faire… Pas forcément porté sur la dépense à outrance, mais intrigué aussi par le temps que ça peut durer.

Surtout, l’usage de la commande ne pose pas de problème. Comme avec les ordinateurs, les téléphones et autres tablettes : on n’a pas peur d’appuyer pour voir ce que ça fait. Le revers de la médaille se joue côté transmission. L’assistance prend parfois le pas sur l’usage des vitesses. Il faut expliquer, et comprendre, que le moteur est plus efficace quand il tourne à une certaine vitesse…

Alors, la motorisation prend tout son sens, et la souplesse du moteur Bosch Active Plus saute au yeux. La puissance n’arrive jamais par défaut, au point de surprendre. À l’inverse, elle semble avoir la progressivité nécessaire pour permettre des démarrages et reprise en douceur. Facile, sans pour autant avoir un couple démesuré. Elle ne se substitue pas à l’usage des bons rapports de vitesse. Bon apprentissage !

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[cbtab title=”Autonomie”]

On l’a compris, l’usage des modes d’assistance soulève la question de l’autonomie. Elle est meilleure lorsque l’usage des vitesses n’est pas laissé de côté. Simon pèse 40kg, le vélo fait 18,9kg d’origine.

Globalement, les 300Wh de la batterie peuvent constituer une autonomie proche des 50km pour un usage mixte : en sortie avec le club (15km/600m de D+) et à tourner dans le jardin en mode boost pour sauter des bosses de plus en plus grosses 😉

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[cbtab title=”Pilotage”]

Sauter des bosses ?! Oui ! Malgré le poids ?! Oui ! C’est l’autre enseignement de cet essai : d’une certaine manière, l’embonpoint d’un vélo à assistance électrique ne semble pas aussi pénalisant pour un jeune, que pour un adulte. Pour différentes raisons…

Globalement, les vélos pour enfants sont déjà trop lourds. Quelque part, ils y sont déjà habitués. Ensuite parce qu’à un certain âge – autour de dix ans, le premier âge d’or de l’apprentissage – ils apprennent très vite, très facilement, et que leur capacités d’adaptations sont tout bonnement impressionnantes. Enfin, parce qu’ils ne sont pas, comme certains adultes, corrompus par l’idée que le poids est un ennemi à vélo…

Au guidon du Moustache Samedi 26 Off, Simon tourne, relance, saute, freine… Et recommence ! Dans chacun de ces registres, le moniteur diplômé que je suis constate que rien ne semble entraver abusivement le développement et l’usage des techniques de base. Du moins, au cours de l’essai, Simon finit par arriver à ses fins, tant que l’usage reste raisonnable par rapport au programme du vélo : balade, rando, All Mountain…

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[cbtab title=”Limites”]

Il y a, par contre, des domaines qui demandent plus d’application que d’autres. Les sauts, en premier lieu. Repiquer un bunny-up demande de forcer le geste, plus que de coutume. L’inertie du vélo le demande.

Au freinage ensuite, où les distances ne sont pas les mêmes. À l’attaque, Simon a même mis clairement en évidence le fait que ce soit l’un des premiers éléments qui dicte les limites du vélo. Mais dans les deux cas, ce sont des variables à prendre en compte, mais pas des éléments limitants ou perturbateurs…

Tant que l’on ne touche pas à l’autre limite flagrante du vélo. Le Moustache Samedi 26 Off est très, très rigide. C’est bien simple : lorsque Simon hausse le rythme, c’est l’instabilité du vélo qui freine ses ardeurs. La roue arrière rebondit clairement sur terrain chaotique. Il se fait brasser. Malgré tout l’engagement dont il peut faire preuve, rien ne travail en sa faveur.

Une paire de pneus plus volumineuse permet de diminuer quelque peu le phénomène, mais ne masque pas la raideur du cadre. Les nombreux renforts, les profils de tubes similaires aux solutions pour adultes… C’est peut-être là que le Moustache Samedi 26 Off a le plus à gagner, pour tout le monde : en tolérance et en confort, plus adaptée aux gabarits auquel il se destine.

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Le vélo, en synthèse…

On le ressent dans ces propos au sujet du Moustache Samedi 26 Off : les prestations de Simon permettent de fixer clairement les limites du vélo. Une très bonne base pour débuter à VTT. Il se prête au développement d’un bon bagage technique et peut forcer à certains gestes utiles. Gare ensuite à ce premier aperçu qui risque fort de donner le goût à plus d’excentricité !

Comme nombre d’autres modèles à assistance électrique, le Moustache Samedi 26 Off fait partie de ces premières générations de VTTAE : à la fois suffisamment abouti pour offrir une bonne expérience, mais encore sujet à de possibles améliorations pour devenir totalement incontournable et incontesté sur le marché.

 

 


Retour d’expérience

Que peut apporter l’expérience au guidon du Moustache Samedi 26 Off, et plus généralement l’assistance électrique aux jeunes ? Une nouvelle fois, les propos de Simon donnent le ton : j’ai découvert la montée aussi facile que la descente !” 

Il ne faut pas y voir ici une quelconque forme de fainéantise… Mais bien une opportunité nouvelle d’apprentissage que tout bon jeune sait saisir. C’est dans la nature des choses. Au guidon du Moustache Samedi 26 Off, je l’ai ainsi vu tenter de monter à des endroits improbables, là où, habituellement, il n’aurait fait que passer, en se disant “ah, si j’étais plus grand, plus fort…” 

Plus globalement, l’assistance électrique permet à Simon de prendre place au sein du groupe des grands à l’école VTT. Il peut en couvrir la distance et le dénivelé sans difficulté. Mais les capacités du Moustache Samedi 26 Off ne lui permettent pas d’exprimer pleinement son potentiel en matière de pilotage. Normal après tout : être une arme d’Enduro n’est pas a vocation première du Moustache Samedi 26 Off.

 

 


Qu’en penser ?!

On le comprend donc ici : chez les jeunes aussi, et surtout, l’usage d’un VTT à assistance rebat les cartes. La dynamique de groupe en est modifiée, tout comme le champ d’action du jeune qui en bénéficie. D’un point de vue pédagogique, il faut nécessairement en tenir compte. Juger si oui, et dans quelle mesure, l’opportunité peut correspondre ou non.

L’assistance électrique peut donc tout aussi bien réduire l’implication, qu’elle peut élargir le champ des possibles. Tout est question du cadre dans lequel elle est insérée. Accompagner papa ou maman ? Oui, s’ils se baladent ou randonnent à VTT. Sur la distance et les dénivelés, l’apport est flagrant. Mais il faudra toujours adapter le parcours aux capacités techniques d’un petit bonhomme perché sur un semi-rigide…

Très sincèrement, cette nouvelle expérience me convainc une nouvelle fois que l’assistance électrique est une belle avancée, avant tout complémentaire d’une pratique traditionnelle. Pour les jeunes comme pour les plus âgés, elle représente une opportunité nouvelle, dont cerner tous les enjeux permet d’en tirer un véritable intérêt. Cet article, et les échanges en commentaire ci-dessous s’y destinent 😉

Rédacteur
  1. hello Antoine,
    super essai, c’est cool de “sortir des sentiers battus”. t’as prévu un suivi psychologique pour le petit Simon qui doit être “refait” d’apparaître dans le mag, et d’avoir eu de telles éloges 😉 faudrait pas qu’il chope le melon à son age !
    sinon plus sérieusement, une question m’est venue: trouvant que pour nous adultes, l’exploitation à fort rythme d’un vae demande un bon gainage (sinon, gare au mal de dos et tout çà), qu’en est il d’un petit qui veut attaquer avec un vélo en proportion bien plus lourd que pour nous adultes. arrivent ils à tenir le vélo quand même ?
    la question du vae va effectivement se poser pour moi, le jour ou mes petits seront en age de rouler plus sérieusement (10 ans ?), le vrai vtt (en musculaire) c’est quand même assez dur pour les petits de cet age, du moins pour faire les balades vallonnées et pas rester cantonné à du plat…

    1. Toutes proportions gardées, le ratio éloge/talent/mérite me semble équilibré, sans quoi je n’aurais pas tenté l’expérience 😉

      Le questionnement est intéressant, même si en l’état, il m’est difficile d’apporter une réponse catégorique. D’une part, ça rejoint ce que l’on a pu mettre en évidence sur la “raideur” du vélo, qui fait qu’il peut parfois embarquer son “passager”… Mais d’autre part, le pilotage est avant tout un rapport à la machine. Le gainage n’est pas forcément fait pour “tenir le vélo”, mais aussi et surtout pour se tenir et se placer sois-même. Et là, la proportion “force/masse corporelle” est déjà plus adaptée. Et puis, il y a bien des jeunes de cet âge qui font de la moto, autrement plus lourde encore, en proportion 😉

  2. Parfait pour fabriquer une génération d’assistés, connectés, consommateurs, mais surtout pas de rebelles … mai 2028 n’est pas en vue !

    1. Jugement à l’emporte pièce, stéréotypé et sans nuance ! On aurait peut-être acquiescé si seulement la conclusion de l’article était qu’après ça, le vélo traditionnel paraissait fade… Or ce n’est pas le cas ! Les enseignements tiré de l’expérience sont bien plus riches, intéressants, voir essentiels, que ce commentaire..!

      1. Est-ce être sans nuance que de penser que les valeurs du sport risquent d’être mal comprises, lorsqu’on y intégre une assistance?

        Cette remarque me laisse sceptique :
        “là où, habituellement, il n’aurait fait que passer, en se disant “ah, si j’étais plus grand, plus fort…” ”

        Si mon gamin me dis vouloir être plus grand et plus fort, je ne crois pas vouloir lui apporter une solution assistée. Mais plutôt des encouragements…

        1. Bien entendu, mais les “simples” encouragements ont aussi leur limites. Ici, pouvoir essayer avec un VTTAE n’a pas rassasié l’appétit, mais l’a aiguisé > content d’être passé, mais plus envie que jamais de passer avec le vélo classique, l’expérience et quelques pistes de progrès en plus (équilibre, position, puissance de pédalage…) Ça a justement valeur d’encouragement, loin de l’idée d’assistanat qui voudrait qu’après ça, la satisfaction d’y arriver 100% par soi-même ait disparue ! Ça rajoute une palier intermédiaire, là où la marche resterait trop importante pour être franchie. Une question de nuance, toujours 😉

          1. Peut-être…
            Mais une nuance assez fine et qui a un coût énergétique et financier plutôt élevé (un VTT normal + un VTT AE dans cette logique), pour un bénéfice pédagogique pas si évident. Comme outil pédagogique dans une école, éventuellement, mais il est fort à parier qu’un jeune n’utilisera qu’un vélo, à terme. Sauf un “bon jeune” peut-être? 😉

          2. Location, prêt, échange, bourse au vélo, alternance, placement, mutualisation, occasion, leasing… Il y a très certainement des opportunités à saisir et à développer pour les magasins, les clubs, les parents, la famille ou les amis. Le potentiel y est. Encore une fois, l’essentiel étant d’avoir en tête ce que peut apporter cette expérience : quand, comment, pourquoi… Pour la saisir au bon moment, ne pas y dépenser plus d’argent et d’énergie que ça pourrait nécessiter. D’où le sujet de cet article 😉

  3. Hello Antoine, je suis revenue sur cette article après plusieurs années haha. Avec le temps je me rends compte que c’était une sacrée expérience haha. Bref encore merci c’était bien sympa !!

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