Nouveauté & prise en main – Flyer Uproc 6, la bonne surprise !

Qu’on se le dise tout de suite… et bien qu’on ait passé à l’essai le Flyer 7 8.70 récemment, Flyer m’était personnellement inconnue jusqu’à maintenant. À Lenzerheide, au fin fond de la Suisse, ce fut l’occasion de découvrir la marque, et leur nouveau modèle VTTAE, le Uproc 6.

Un modèle qui, visiblement, rompt avec le passé et ouvre de nouveaux horizons à la marque suisse : arrivée du carbone, nouveau motoriste, montage dans l’air du temps… Alors à quoi ressemble-t-il ? Initie-t-il un changement de cap si radical qu’il y parait ? Qu’en est-il aussi sur le terrain ? Place donc aux présentations et à une rapide prise en main…

Flyer Uproc 6

  • Destiné à l’usage Enduro
  • Roues 29″ AV & 27,5″ AR
  • Débattement 170mm AV, 160mm AR
  • Triangle AV/AR et biellette en carbone
  • Reach de 470mm en taille L, offset court

Le Flyer Uproc 6

Le Flyer Uproc 6 rompt franchement avec les habitudes de la marque. Beaucoup de ses coutumes sautent, laissant place à quelques nouveautés bien senties :

Carbone, rigidité, raideur

Le carbone en tout-terrain, c’est une première chez Flyer. Pourtant la marque n’y va pas avec le dos de la cuillère pour cette première fois : le triangle avant, le triangle arrière et même la biellette sont en carbone.

L’usage du carbone signifie dans les codes du milieu : légèreté et rigidité. Mais, pour nous, et visiblement pour Flyer aussi, il offre surtout l’opportunité de maîtriser assez précisément la rigidité et la raideur du cadre par l’usage de différentes fibres et empilages de layers.

En effet, ici Flyer a travaillé, par plusieurs prototypes et essais terrains, à rigidifier là où c’est nécessaire, sans rendre les choses trop raides pour autant. L’ensemble pourrait être qualifié de tolérant, même si par endroits clés, c’est dit rigide pour bien fonctionner.

Nouveau motoriste

D’abord avec Panasonic, ce qui donnait une certaine pointe d’originalité plébiscitée aux précédents Uproc, la marque s’associe cette fois avec Bosch puisque ce nouveau Uproc 6 s’équipe d’un moteur Performance CX Line Gen4 et d’une batterie Powertube de 625Wh. L’ensemble doté de la dernière mise à jour !

Un choix sûr au vu de la réputation du motoriste, mais qui laisse songeur… Cette association sera-t-elle définitive pour le reste de la gamme Flyer ? Est-ce un coup d’essai ? Pour le moment Panasonic est mis à l’écart, mais pour combien de temps ? Affaire à suivre…

Montage spécifique

Le montage d’une roue de 29 pouces devant et de 27,5 pouces derrière, qui a du sens, commence à se démocratiser – chez Intense, chez Lapierre… – pour tirer parti du meilleur des deux mondes. C’est ce que fait ce nouveau Flyer Uproc 6 : montage mullet, MX… comme il est coutume de dire en ce moment.

En parlant de montage, le Flyer est aussi le premier VTTAE qu’on ait eu l’opportunité de rouler, monté avec la nouvelle génération de fourche : les RockShox ZEB et autres Fox 38. Rigidité accrue, fonctionnement optimisé… de quoi coller au programme d’un VTTAE, plus lourd qu’un VTT, en quête de rigidité pour gagner en grip, en précision et en dynamisme !

Reste aussi, côté montage, une attention qui mérite d’être soulignée : des pneus Maxxis en carcasse Double Down. Flyer fait le bon choix de laisser les carcasses EXO au placard pour offrir un montage plus en accord avec l’orientation du Uproc 6. Bon choix, bien joué !

Géométrie

Côté chiffres, il suffit de se pencher sur la géométrie, où rien d’extrême n’apparaît, pour saisir l’envie de la marque de conserver un vélo polyvalent malgré qu’il ait été conçu pour être à l’aise en descente :

En taille L : sloping marqué, 470mm de reach, autour des 65/75° pour les angles, des bases de 445mm, un boitier à 347mm de haut… Sans faire de zèle, le Flyer Uproc 6 s’assure une géométrie qu’on peut qualifier de passe-partout en VTTAE.

Premières impressions

D’entrée de jeu, Flyer nous avouait avoir conçu et taillé ce nouveau Uproc 6 pour être à l’aise en descente…

À la montée

…pourtant, c’est en montée qu’il s’exprime pour la première fois. Autant parce qu’il nous faut monter avant de redescendre sur Lenzerheide, mais aussi parce qu’il s’en sort tout de même pas mal.

Sa suspension arrière offre un bon maintien, ce qui lui évite de s’abaisser au moindre trou, rocher, impact. L’assiette reste stable et le Flyer file, pas besoin de lever le pied quand on pédale à bonne allure, il se tient dans son débattement et assure confort et efficacité. Même s’il ne le fait pas de la même manière, il me rappelle les capacité au pédalage de l’Orbea Wild FS, qui ne butte pas, lui aussi, dans les obstacles.

Lorsque la pente s’accentue et que la vitesse diminue, il conserve une bonne assiette et surtout un bon équilibre entre la roue arrière et la roue avant. C’est même un des premiers VTTAE que je roule qui demande un pilotage comme sur un VTT dans cette situation. La roue arrière motrice, pas besoin de la charger plus que de raison en restant assis sur l’arrière de la selle pour écraser le pneu et forcer les crampons à mordre le terrain. Sur le Flyer Uproc 6 on peut se pencher en avant et se mettre sur le bec de selle pour franchir les coups de cul : il ne perd pas l’adhérence, ça grimpe bien et il profite ainsi de l’inertie supplémentaire – l’Extended Boost – de la mise à jour du moteur.

Il manque juste d’un poil de stabilité du train avant en montée : son angle de direction fermé incite parfois le Uproc 6 à pencher/à se coucher dans les épingles. Concentration et précision sont donc de rigueur lorsqu’il faut tourner court en épingle en montée raide.

Quand ça s’inverse…

Lorsque la pente s’inverse, il devrait enfin être dans son domaine de prédilection… Et c’est le cas ! Les premières courbes en juge de paix : le Flyer Uproc 6 tient quelque chose ! Mais quoi ?

Entre facilité et adhérence de haut vol, le Flyer Uproc 6 m’interpelle. En courbe, les pneus mordent le sol, au freinage les suspensions jouent ce qu’il faut, quand ça tape, il encaisse et m’épargne…

À tel point, que j’y trouve quelque chose de rare. Son cadre semble filtrer sans pour autant être un oignon, tout mou. Il est confortable mais reste dynamique ! J’accorde ce comportement au travail sur la rigidité et la raideur du cadre.

Suffisamment précis pour s’amuser, même s’il pourrait l’être plus, le cadre sait se déformer et filtrer pour épargner le pilote sans totalement lui soustraire la lecture du terrain. Le Flyer Uproc 6 fait sa juste part du job. Un véritable fidèle destrier, sur qui on peut compter ! Bluffant…

Si bluffant ? Une référence ?

Il ne m’en faut pas plus pour dire que : oui en matière de rigidité/raideur, c’est une référence ! Cet aspect, couplé à, et qui tient aussi de, son montage, sa géométrie polyvalente, son bon moteur Bosch Performance CX, ses tailles de roues différenciées en font clairement un ensemble très cohérent.

Alors oui, il fait partie de ces très bons VTTAE mais se destine malgré tout à une pratique engagée même s’il ne s’y limite pas pour autant. Ce n’est pas le plus dynamique, ni le plus léger. Il est plutôt taillé pour rouler du technique, engagé, rapide. Il a du débattement et demande à l’exploiter. Une référence clairement… dans son domaine !

Qu’en penser !?

L’approche Flyer semble donc porter ses fruits. Autant dans sa conception, son montage, ses choix techniques qu’à l’usage, l’Uproc 6 m’a surpris. Enfin un discours qui ne voue pas tout au “toujours plus rigide”, qui ne se plie pas aux arguments marketing du 29 pouces à tout va, qui tire parti des dernières nouveautés et qui, au final, m’offre une belle surprise. Moi qui partait là bas sans aucune idée de ce qui pouvait m’attendre…

De là à dire que cet Uproc 6 initie un changement de cap pour la future gamme il n’y a qu’un pas. Mais je peux au moins affirmer que ce modèle est une réussite. Même si un essai plus long, sur mes sentiers pourrait encore révéler quelques uns de ses détails, la base est déjà très saine

…à tel point que le montage d’entrée de gamme, à 7k€ tout de même, m’a pleinement comblé. Comme quoi, le montage haut de gamme, au top, au delà des 10k€, se réserve peut-être à une élite tatillonne ou en quête de performance !

La gamme

D’ailleurs, la gamme se compose de 3 modèles en 3 coloris différents :

  • Flyer Uproc 6 9.50 – 10999€ :
  • Flyer Uproc 6 8.70 – 8499€ :
  • Flyer Uproc 6 6.50 – 6999€ :
  1. Encore une marque qui démontre tous les bénéfices d’un montage dépareillé 27.5/29… comme l’avait d’ailleurs pressenti Moustache pour son premier modèle FS.
    Mais, le plus impressionnant reste le travail du cadre… certains trouveront surement cela un peu massif, mais, comme le dit si bien votre article, ça respire surtout la solidité et une très une bonne répartition des contraintes. La partie arrière, qui fait liaison avec la biellette, est particulièrement bien soignée. Et c’est assez original, tout en étant harmonieux.
    Décidément, le monde du vélo nous réserve encore de bien jolies surprises. Facturées plein pot, du coup !!

  2. Je suis toujours étonné que vous ne parliez pas des problèmes moteurs récurrents.
    Vous n’êtes pas sans savoir que le code erreur 504 qui vous laisse en rade en pleine rando n’est toujours pas réglè.
    A quand un dossier ou au moins une interrogation du fabricant sur le sujet ?

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